Avenant au contrat #jcfrog2012: #cannabis

Bon, causons joint.

Je suis pour la dépénalisation, je veux que l’Etat s’occupe de Marie-Jeanne, pas la mafia.

D’abord pour être clair, côté drogues, moi je suis plutôt Bordeaux, donc je ne viens pas défendre mon confort de consommateur. Je ne fume pas.

Par ailleurs je suis un type inquiet, attentif, j’ai des enfants, dont 2 pré-ados, je suis donc tout sauf indifférent à ce problème de santé publique.

Je crois profondément que la défonce et l’addiction ne sont pas une conséquence systématique de la déconne et du lâcher prise. Ce qui fait passer de l’un à l’autre, c’est ça qu’il faut traiter. Fond dépressif, traumatismes de l’enfance, misère sociale, les blessures du psychisme sont le seul terreau du mal. Car oui, la perte de contrôle, c’est le mal. Inutile je pense d’en rappeler les ravages.

Il faut soigner la société, éradiquer la misère, éduquer quel qu’en soit le prix, la matraque ne sert à rien face au mal être. Les gens qui vont bien peuvent maîtriser une consommation, de vin ou de cannabis. En parler abondamment, partager, faire des campagnes d’information, encore et toujours, c’est je crois ce qu’il faut faire.

« Si tu fumes tu iras en prison », c’est vraiment la dernière chose à laquelle je penserais pour entamer la discussion avec les pitchounes.  La première chose que j’ai envie de faire c’est de leur parler de tout le reste, de leur santé, des addictions, des conséquences, de leur responsabilité.

Bien sûr je n’ai aucune garantie d’y arriver, mais je m’escrime chaque jour à faire en sorte qu’ils se sentent bien, en confiance avec le monde, qu’ils n’aient pas cette fêlure. Et si par malheur ça arrive, je serai là, mais je doute que d’aller les chercher au poste les aide beaucoup. Par contre si ils venaient à faire du fric avec ça, papa serait surement moins cool.

Car évidemment il y a aussi le problème des économies parallèles, du business du shit, des « familles qui vivent de ça » comme dirait l’autre. Pas de problème, le Revenu de Vie nous sauve de ça aussi.  C’est bien foutu non? 🙂

(c) photo

Cet avenant est applicable au programme #jcfrog2012

 

 

  1. #1 par lipki le juin 16, 2011 - 4:25

    Je ne savais pas si j’étais pour ou contre jusqu’à ce que je lise :
    (…) Ce qui fait passer de l’un à l’autre, c’est ça qu’il faut traiter. (…)

    Je vais même rajouter une belle petite phrase toute faite à l’emporte pièce.
    « Il vaut mieux enseigner qu’interdire. »

  2. #2 par mireille le juin 16, 2011 - 4:28

    tu écris : « Il faut soigner la société, éradiquer la misère, éduquer quel qu’en soit le prix, la matraque ne sert à rien face au mal être »

    oui oui et encore oui
    J’y crois et de toute façon c’est la seule l’unique solution:
    croire en nous ….là , maintenant!

  3. #3 par Olivier le juin 16, 2011 - 6:41

    Je trouve que le débat sur le cannabis est fortement biaisé par le fait qu’on en reste à une idée du cannabis comme « drogue douce », non toxique, sans conséquences médicales autre que psychologiques.
    Ne pas oublier que le cannabis lui-même et sa consommation ont beaucoup évolués depuis la fumette des années 60.
    On sait maintenant que le cannabis (en plus les méfaits habituels du tabac avec lequel il est souvent consommé) a des conséquences médicales non nulles. Dès 1998 une étude montrait que le THC entraîne des mutations des lymphocytes. Que cette mutation est transmissible à l’enfant chez les femmes enceintes.
    Ce qui est fumé a beaucoup évolué, les concentrations de THC ont explosés et avec elles tous les effets : psychologiques et physiques. Je ne suis pas certain qu’il n’y ait aucunes conséquences « bassement » médicale à ce type de consommations.

    Je trouve que cette question, purement médicale, est trop souvent écartée du débat.
    Or, de ce point de vue, il me semble compliquer de parler de légalisation ou dépénalisation de produits comme ceux-ci. En tout cas il faudrait clairement être conscient de ces conséquences là.
    Même si toutes les raisons évoquées par ailleurs pour la légalisation sont tout a fait légitimes.

    On dira que le tabac et l’alcool sont pire. Un pire ne justifie pas toujours un mal.

    Quand je lis la proposition des députés de gauche de créer des lieux de consommation type cofee-shop, je suis étonné : ils sont au courant que la consommation de tabac est interdite dans les lieux publiques ? Et que la création de telles « officines » n’est pas envisageable tout simplement pour cette raison ?

    Et puis, bien entendu, vive le revenu de vie…

    • #4 par jcfrog le juin 16, 2011 - 8:08

      je comprends, mais il n’est pas question de dire que c’est bon pour la santé.
      encore une fois il faut pouvoir informer, mettre toutes ces infos sur le tapis, éduquer.

    • #5 par Florian M. le juin 17, 2011 - 8:07

      L’alcool détruit les cellules et a un impact puissant sur notre organisme, nos sens et compagnie… C’est en vente libre. Et on peut mourir d’une overdose d’alcool, pas de cannabis.
      On ne peut pas dire que le tabac ai des vertus thérapeutiques, le cannabis oui. Et il peut être consommé de biens des façons, sans incommoder les gens qui se trouves autour et sans que le consommateur lui même ne ruine les poumons.

      Le réel problème c’est l’excès et la dépendance. Mais c’est déjà le cas pur l’alcool et le tabac. Personnellement je ne vois ce que le cannabis a de pire que les autres drogues qu’on vend déjà en bureau de tabac ou en supermarché.
      Aller, je file écrire mon billet 🙂

      • #6 par omne le juin 17, 2011 - 10:21

        C’est marrant, je croyais avoir écrit « On dira que le tabac et l’alcool sont pire. Un pire ne justifie pas toujours un mal [par un pire] » 🙂 Manquait la fin…
        Je vais développer un peu.
        Une chose est certaine : si aujourd’hui le tabac (c’est moins vrais pour l’alcool car il y a une notion de dose non toxique) était un produit prohibé et qu’on se posait la question de sa légalisation, ce serait non tout de suite. C’est un produit bien trop nocif.
        Mais le tabac comme l’alcool ont un tel ancrage culturel et sociologique qu’on ne peut pas le prohiber comme ça. Par contre on fait tout pour décourager sa consommation, aider les dépendants, etc.
        C’est aussi vrai pour l’alcool dans sa consommation excessive. Et de lourds moyens sont mis en œuvre pour essayer de travailler dessus (services d’alcoologie, traitements de substituions, protocoles de sevrages, campagnes de pub, etc.) L’alcool est trop culturellement ancré chez nous pour agir très différemment de ce qui est fait actuellement.

        Au passage c’est justement cet ancrage socio-culturel qu’est en train de prendre le cannabis qui est un des facteur de la question de la dépénalisation.

        L’argument des traitement au cannabis est fallacieux. À ce moment on peut aussi décider de mettre en vente libre plein de médicaments qui ne le sont pas sous prétexte qu’ils sont utiles à certains malades. Et l’usage du cannabis à raison médicale devrait être introduit légalement, je suis d’accord (j’en parlais il y a peu avec des malades et il y a bien des centres de rééduc où on ferme les yeux sur sa consommation).

        On ne peut pas faire une comparaison direct entre ces trois produits, il y en a un qu’on peut décider de rendre légal et deux autre pour lequel c’est trop tard, pas la peine de se poser cette question. À mon sens cette comparaison est une faute de raisonnement.
        Il faut se pencher su la question du cannabis en tant que phénomène propre et ne pas se fourvoyer dans des comparaisons qui n’ont pas lieu d’être.

  4. #7 par omne le juin 16, 2011 - 10:17

    Je ne suis pas un farouche opposant à la dépénalisation, je pose des questions et note que certains éléments importants manquent au débat. Que malgré la large diffusion du cannabis il y a encore beaucoup de « fantasmes ».
    Et je ne suis pas certain que la dépénalisation luttera contre ces fantasmes dans le bon sens.

    Peut-on dire « c’est mauvais pour la santé », « c’est “dangereux” » et en même temps « j’ai voté pour que ce soit en accès libre pour les plus de 18 ans » ?

    Ensuite il y a la question de « l’état s’occupe de la Marie-Jeanne ». Je suis bien incapable de savoir si je préfère un produit légalisé (et donc forcément un peu « banalisé »), contrôlé et de qualité (comme si les marchand de cigarette étaient empêchés de gaver leurs produits de saloperies) ou un produit illicite, plus difficile à trouver, comportant un interdit mais de moins bonne qualité (quoi que… quand je vois ce qui se fume autour de moi :))

    J’avoue ne pas voir où est le nécessaire lien entre dépénalisation et information. Est-il nécessaire de dépénaliser le cannabis pour pouvoir informer, éduquer ? Les info médicales sur le cannabis sont partout sur le net, elles _sont_ sur le tapis pour qui veut les chercher.

    La situation (disponibilité, consommation) est telle (et c’est bien ce décalage par rapport à la loi qui pose problème et lance le débat de la dépénalisation) que nous savons que nos enfants serons confrontés à cette question, qu’il nous faut les informer, les éduquer. Mais faut-il un coffe-shop pour ça ?

    Mais suis tout a fait d’accord sur la nécessaire démarche pédagogique, sur les fausse sirènes cannabis=drogue dure, etc.

  5. #8 par prolog009 le juin 17, 2011 - 7:58

    Bonjours à tous

    J’ai 19 ans, j’ai fumé pour la premier fois a 18 ans l’or d’un anniversaire, de puis je ne fume que dans certaine soiré. Je n’ai pas voulut fumer avent, car j’ai un frère qui soufre de quelle que problème de santé mental du aux drogues et a l’alcool.

    J’ai pour principe :
    Ne jamais en avoir sur moi.
    Ne jamais en acheter.
    Et ne pas en prendre 12 à 24H avent de conduire.

    Dans mon entourage (amis de mon ages) presque si ce n’est tout le monde fume plus ou moins régulièrement.
    Le cannabis (quelle que sois sa forme) est devenus un effet de mode, comme l’alcool pour les jeunes, de plus en plus tôt et a chaque fête minimum.

    Si vous avez des enfants (ou si vous allez en avoir ) il vous diront sûrement un jours qu’ils sont contre les drogues et le tabac, c’est bien, mais le jours ou il ne vous diront plus qu’ils sont contre cela voudra dire qu’ils ont commencés. (expérience personnelle )

    Un autre conseille toujours personnelle d’ado, ne leur dite pas « si tu fume (drogue ou tabac) tu va être punis » ou « les drogues c’est mal » ou je ne sais qu’elle autre menace. A mon avis c’est la meilleur chose a faire pour qu’ils y touche et pour que vous ne le sachiez que le plus tard possible, une fois qu’ils seront plus ou moins dépendent.

    Une autre chose, il est devenu très facile de ce procuré du cannabis, quelle que sois sa régions, est a des prix assez bas, 5 a 10 € le gramme. Cher d’acore mais avec 1 gramme on se roule plusieurs pétards.

    Je vous dit juste tout sa, pour que vous protégiez vos enfants, le leur interdisez pas l’argent de poche, ni les sortis, mais accompagnez les.

  6. #9 par mireille le juin 18, 2011 - 11:55

    merci Prolog….pour ce super témoignage, ^plus important que mes suggestions!!!

    Tous les psy vous diront que , pour celui qui y touche, si on lui a dit que c’était mal, et bien il va comprendre ceci:
    -soit que ses parents n’y connaissent rien,
    -soit ils vont croire cela dans une mésestime d’eux même , même légère, juste ce qu’il faut pour se sentir un peu confus et ouvrir la porte à l’addiction.

    Certes, merci omne, l est bon aussi de dire que les effets de toxicité sont différents de ceux des années 60: je comprends omne car bien sûr légaliser ne suffira en rien.

    Par contre je ne suis pas d’accord avec ses analyses jusqu’au bout car une chose est certaine:
    la non légalisation est inadaptée , confortant les problèmes sans y toucher.
    C’est comme si la cause des problèmes devait rester intouchable, surtout si on peut faire semblant de se rééquilibrer avec une autre drogue: celle des fausses réponses et du  » c’est pas bien ça »…..

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